- APR // ENSP Versailles // Thierry Laverne -
La Seine, fleuve d’ampleur européenne comprend des espaces d’échelles et d’enjeux divers. L’Atelier pédagogique régionale 2015-2016 en a dégagé plusieurs pistes qui permettent, pour la première fois, de proposer un projet d’envergure, unique et fédérateur pour ce monument naturel.
Le premier axe concerne la géographie du site. En effet, la Vallée de la Seine est un territoire complexe constitué de trois grandes entités (la haute vallée, la basse vallée, la baie), d’un riche réseau hydraulique et du cadre de vie typique appelé ”séquanien”. Le deuxième axe s’appuie sur le slogan phare énoncé par le premier groupe d’APR : ”La Seine Monument libre et vivant”. En effet le fleuve est une entité vivante par sa mouvance, son écologie, mais aussi par les activités de vie qu’il génère. Il est légitime et nécessaire de le laisser s’exprimer à travers ses fluctuations, ses crues et son écologie. Enfin, le dernier axe est la prise en compte de l’héritage, pour mieux penser le futur du territoire. L’ensemble de la vallée possède un patrimoine fort, mais aussi de nombreux enjeux futurs, comme : l’adaptation au changement climatique, la transition énergétique et l’augmentation du transport fluvial. le Contrat de Plan Interrégional Etat-Région de la Vallée de la Seine a proposé à l’École nationale supérieure de paysage de Versailles-Marseille un second atelier pédagogique régional multi-sites à inscrire dans la continuité des travaux déjà réalisés. Les deux sites choisis sont le Marais Vernier, traversé par la Route des Chaumières porté par le Pnr BSN et les îles de la Seine dans l’Eure, portées par le CAUE 27. Après un travail global sur le territoire séquanien, ce deuxième APR vise à entrer dans le territoire, au plus près des acteurs pour comprendre comment peut résonner le projet de la Seine Monument libre et vivant, à une échelle locale. Chaque site a des caractéristiques propres, chaque partenaire à des attentes spécifiques.
VIA : chronique d'un projet
L’APR est un processus plus qu’un résultat. Le travail sur un temps long, rythmé de comités et de réunions, de rencontres et d’arpentages réguliers, demande un outil spécifique pour en rendre compte.
C’est pourquoi, nous avons choisi le mode de l’édition régulière de la revue VIA pour nous accompagner tout au long de l’atelier. Elle témoigne du processus de projet. Le nom, VIA, traduit notre voie choisie et celle du projet. ”Via» en latin signifie voie, chemin, route. En français, la préposition ”via» traduit l’expression ”en passant par». Nous expliquons notre projet grâce aux différentes étapes par lesquelles nous sommes passés. Ces haltes sont toutes aussi intéressantes que le projet final. Pour nous, cette édition est un moyen de trier et de mettre au propre toutes les informations récoltées, de témoigner de nos allers-retours, d’élaborer les pistes de projets et (d’avoir plus tard du recul sur notre travail) de donner matière à la chronologie de notre travail.
l’Archipel, jardin de la Seine
Prenant appui sur le projet de chacune des îles, l’archipel des îles de Seine, n’est pas un ensemble de pointillés mais un territoire à habiter, cultiver, relier. Il est un territoire qui accueille le fleuve et tire parti de ce qu’il offre : ressources, points de vue, paysages mouvants... C’est l’Archipel, Jardin de la Seine.
le Pays des Chaumières
Prenant appui sur le projet d’évolution du Marais-Vernier, la Route des Chaumières n’est plus une route mais un territoire à habiter, cultiver, relier. Elle est un territoire qui accueille le fleuve et tire parti de ce qu’il offre : ressources, points de vue, paysages mouvants... C’est le Pays des Chaumières.
Des îles aux courtils
Des îles aux courtils, est un projet riche de deux projets.
”L’archipel, jardin de la Seine ” et ” le Pays des Chaumières ” reconnus comme des territoires vivants de la Seine démontrent leur capacité à promouvoir un mode de vie séquanien, d’habiter et de cultiver, intimement lié au fleuve.
Réunir les acteurs et habitants de ce territoire, c’est porter les valeurs et enjeux du développement du bassin de vie séquanien. C’est aussi démontrer le potentiel et la responsabilité de chacun des sites, leurs dynamiques naturelles et culturelles au bénéfice de la Seine Monument libre et vivant.
HABITER : différent d’occuper un territoire qui sous-entend une certaine ”soumission» du territoire, habiter est l’action de vivre, de s’installer en interaction avec l’environnement.
Habiter l’Archipel, Jardin de la Seine, le Pays des Chaumières pour habiter la Seine.
CULTIVER : utiliser les ressources disponibles, s’adapter à l’évolution du territoire.
Cultiver l’Archipel, Jardin de la Seine, le Pays des Chaumières pour cultiver la Seine.
RELIER : à la manière du fleuve, sans laisser de trace, mettre les éléments en relation. C’est un espace, non une frontière qu’il faut penser.
Relier pour penser et vivre l’Archipel, Jardin de la Seine, le Pays des Chaumières pour penser et vivre la Seine.
LIBERTE : elle conserve le fleuve, ce qui vient de lieu, ce qu’il crée. Notre parti-pris est de redonner de différentes manières de l’espace à la Seine pour qu’elle s’exprime.
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